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L’aventure mobilor : l’histoire d’une rencontre impromptue…
Une brocante, un matin d’automne.
Le samedi matin, le marché aux puces d’Orléans est une institution pour les Guépins. Une partie du Mail qui ceinture la ville se couvre d’objets et de meubles anciens. Passionnés et badauds s’y rendent en foule. Adolescent, je n’en manquais pas un et depuis j’y retourne parfois, à la recherche du coup de coeur.
Ce jour-là, elle m’attendait, patinée par les ans, sa peinture écaillée dénudant ses jambes et laissant paraître la rouille sur les tubes de ses pieds. Son assise de contreplaqué, dont le mille-feuille ondulé n’aurait pu supporter le poids d’un corps, marquait sa taille d’un tutu décoloré. Aucun affront n’aurait pu dissimuler son charme et son caractère. Forgée dans un métal bien trempé, le temps, malgré les apparences, n’avait pas de prise sur elle. Alors, pour moi, les années d’acier ont commencé.
Ce fut le coup de foudre immédiat, la naissance d’une passion qui ne se démentirait plus, elle était la quintessence, avec son coup de rein volontaire, toute en rondeurs, son dossier à peine dessiné, rien de trop, juste ce qu’il faut pour se faire désirer : l’épure d’une chaise.
Puis l’incroyable se produisit, comme un appel à approfondir la rencontre. Peu de temps après, à l’occasion d’un passage à la déchèterie, en un temps où l’on ne recyclait pas encore, elles étaient là, m’attendant elles aussi, prédestinées : quatre chaises du même modèle, abandonnées, vouées à la destruction. Elles ont prestement rejoint leur consœur.
Quelques années plus tard, à l’occasion d’un séjour à l’étranger, les chaises sont du voyage. Elles vont subir leur mue, trouver une nouvelle jeunesse (merci Hüseyin ! @lightworks). Elles se parent des couleurs primaires (rouge, bleu, jaune) en l’honneur du Bauhaus et de l’UAM, ainsi que du vert et de l’orange. Leur assise de contreplaqué bien fatiguée est remplacée par une plaque de métal laqué, renforçant leur nouvelle radicalité.
Les assises sont vissées et non plus rivetées pour pouvoir les échanger et jouer encore un peu plus avec les couleurs. Solides, magnifiques, elles sont désormais prêtes à affronter les cent prochaines années.
De nouvelles trouvailles rejoignent la collection qui passe de cinq à huit, puis douze chaises. Les couleurs se multiplient, créant un arc en ciel autour de la table au plateau de verre. Grâce aux traits affirmés et tout en transparence de la chaise, cette palette de couleur, occupe l’espace sans le saturer.
Elles entrent ainsi dans notre vie de famille, elles deviennent une part de notre identité et rencontrent également le succès auprès de nos proches. L’idée de les aider à trouver leur place parmi les classiques du design français prend forme peu à peu…